Infections sexuellement transmissibles

Article
Infections sexuellement transmissibles

Les infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent concerner toute personne ayant une vie sexuelle. La plus connue est le VIH, mais il en existe d’autres : hépatite B, chlamydia, syphilis, gonococcie, papillomavirus et dans certains cas hépatite C.

Les IST sont souvent asymptomatiques : les personnes peuvent être porteuses de l’agent pathogène (bactérie, virus, champignon) sans le savoir. Ces maladies peuvent alors devenir chroniques, conduire à des conséquences graves, et être transmises aux partenaires sexuels des personnes contaminées.

Les Infections Sexuellement Transmissibles les plus fréquentes sont : la chlamydia, l’hépatite B, la syphilis, la gonococcie, le papillomavirus, l’herpès génital, la lymphogranulomatose vénérienne, le VIH et dans certains cas hépatite C.

Pour quelles IST ?

Chlamydia

L’infection est causée par la bactérie Chlamydia trachomatis ; la moitié des cas est asymptomatique. Les femmes sont particulièrement concernées car exposées à des évolutions vers des salpingites, la stérilité et les grossesses extra-utérines. Plus fréquente que les autres IST, elle touche dans 40% des cas les jeunes de 15 à 24 ans. C’est pourquoi son dépistage est particulièrement recommandé auprès des jeunes femmes. Le taux de dépistage pour 1 000 habitants en Occitanie est de 42,8 en 2018, supérieur à celui observé en France (38,1).

Hépatite B (VHB)

60% des cas de contamination par le virus de l’hépatite B (VHB) sont asymptomatiques, pouvant évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie.  On estime que 135 000 personnes en sont porteuses chroniques en France, dont 110 000 sans le savoir (épidémie cachée), malgré l’existence d’un vaccin efficace. Son dépistage permet donc de proposer cette vaccination aux personnes non contaminées et non protégées. En Occitanie, on compte seulement 36 sérologies positives pour 100 000 tests effectués en 2018, contre 48 au niveau national.

Gonococcie

La bactérie responsable des infections à gonocoque est la Neisseria gonorrhoeae. Cette infection provoque des brûlures et/ou un écoulement jaune par la verge, le vagin ou l'anus. Elle peut entraîner une septicémie (infection grave), faciliter la transmission du VIH et entraîner la stérilité chez les femmes. 88% des personnes identifiées porteuses en Occitanie en 2018 sont des hommes. Leur âge médian est de 23 ans pour les personnes hétérosexuelles et de 32 ans pour les personnes homo-bisexuelles. Ses recommandations de dépistage sont identiques à celles du chlamydia.

Virus du Papillome Humain (HPV)

La famille des virus du papillome humain (VPH) comprend plusieurs types de virus. Il s’agit d’une IST qui se transmet lors de contacts sexuels. Certains types de VPH se transmettent sexuellement. Certaines souches du virus peuvent causer des verrues génitales ou anales ou évoluer en cancer.

Syphilis

Causée par la bactérie Treponema pallidum, la syphilis peut, en l’absence de traitement précoce, provoquer de graves complications neurologiques et des atteintes fœtales. Après avoir fortement augmenté entre 2009 et 2015, le nombre de syphilis récentes a tendance à se stabiliser. Les personnes âgées de 20 à 29 ans sont les plus touchées. En Occitanie, le taux de dépistage pour 1000 habitants est bien supérieur chez les femmes (47,1) par rapport aux hommes (28,4) en 2018. Or, 94% des personnes identifiées porteuses en Occitanie en 2018 sont des hommes âgés d’environ 34 ans.

Herpès génital

L’herpès génital est une infection causée par le virus de l’Herpès simplex. Les personnes atteintes par l’herpès génital sont infectées pour la vie.

Lymphogranulomatose vénérienne (LGV)

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est une infection causée par une bactérie de la famille du Chlamydia trachomatis. Les personnes infectées n’ont pas toujours de symptômes.

VIH ou Virus d’Immunodéficience Humaine

Le virus de l’immunodéficience humaine s’attaque au système immunitaire et facilite la contamination par les autres IST. 25 000 personnes en France ignorent encore qu’elles en sont porteuses. En Occitanie, le nombre de sérologies positives pour 1 000 tests de dépistage effectués est estimé à 1,2 en 2018, contre 1,9 au niveau national. Le dépistage au moins 1 fois dans la vie est recommandé, tous les 3 mois pour les personnes à risque élevé.

Hépatite C

Le virus de l’hépatite C se transmet par le sang : certaines pratiques sexuelles peuvent donc être source de contamination. Non traitée, l’infection par le virus (VHC) peut rester longtemps asymptomatique et évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie. L’hépatite C bénéficie désormais de traitements efficaces permettant sa guérison : il est donc important que les personnes porteuses aient connaissance de leur infection. Le taux de dépistages positifs est significativement supérieur à la moyenne nationale dans l’Est de la région (71 vs. 50 / 100 000).

  • En cas de rapport non protégé (génital, anal, oral) avec un partenaire dont on ignore s’il est porteur
  • En cas de déchirement du préservatif
  • Si une relation stable se construit avec un-e partenaire et que les deux partenaires ne souhaitent plus utiliser le préservatif
  • En prévision d’une grossesse, pour éviter une transmission au nouveau-né

Pourquoi faire un test ?

Parcequ’on peut être porteur d’une Infection Sexuellement Transmissibles sans s’en rendre compte, car il peut y avoir présence ou absence de symptôme. Connaître son statut, est la meilleure manière de pouvoir être rapidement traité-e, d’éviter des complications et de diminuer le risque de transmission à d’autres personnes, notamment aux partenaires sexuels.

Les autres mesures qui existent pour se protéger de la plupart de ces infections et diminuer le risque de transmission, sont : l’utilisation d’un préservatif (masculin ou féminin) lors de tout rapport sexuel, la vaccination recommandée contre le Papillomavirus et l’Hépatite B et la prescription de certains traitements d’urgence
(TasP, PreEP, TPE…)*

*TasP : Traitement antirétroviral comme prévention (Treatment as Prevention en anglais)

* PreEP : Prophylaxie Pré-Exposition (ou Pre-Exposure Prohylaxis en anglais)

*TPE : Traitement Post-Exposition (TPE) est un traitement qui permet d'éviter une contamination par le VIH suite à une prise de risque sexuel majeure

 

  • La prise de sang, méthode la plus fiable, qui permet de rechercher anticorps et antigènes dans le sang dès 6 semaines après la contamination potentielle
  • Les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) d’une infection par le VIH, l’hépatite B et de l’hépatite C, qui permettent, en 30 à 45 minutes, de rechercher les anticorps 3 mois après la contamination potentielle. Ils sont disponibles gratuitement auprès des associations spécialisées, dans le cadre d’entretiens de prévention ou de santé sexuelle
  • Les autotests d’une infection par le VIH, vendus en pharmacie, aux conditions de fonctionnement identiques au TROD VIH et pouvant être délivrés gratuitement par les associations spécialisées
  • Le prélèvement de liquide ou de cellules permettant de rechercher le germe contaminant en milieux génital et/ou anal et/ou pharyngé
  • Par des symptômes apparents, selon le cas

 

Tableau synthétique

Prise de sang (sérologie)

Tests rapides (TROD)

Autotest

Prélèvement et/ou

PCR

Chlamydia / Gonococcie

 

 

 

X

HPV

 

 

 

X

VHB

X

 X

 

 

VHC

X

X

 

 

Syphilis

X

 

 

X

VIH

X

X

X

 

Herpès génital

 X

 

 

X

LGV

X

 

 

X

En France, il est possible de se faire dépister gratuitement en préservant son anonymat. Pour ce faire, il suffit de se rendre dans un Centre Gratuit d'Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD).

Il est aussi possible de réaliser un test :

  • Dans tout laboratoire de biologie médicale, sur prescription de votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme
  • En associations spécialisées habilitées à pratiquer des TROD