Surveillance épidémiologique de la fièvre à virus West-Nile

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Le virus du West-Nile (VWN) se transmet à l’homme par le moustique du genre Culex auparavant infecté en piquant un oiseau. Il entraîne une fièvre brutale, mais aussi, plus rarement, des infections neuro-invasives (méningites, méningo-encéphalites et encéphalites). Depuis sa première identification en Afrique de l’Est, le virus a été identifié sur l’ensemble des continents.

Mode de transmission du virus West-Nile

Schema west nile
mode de transmission

 

Ce sont les oiseaux migrateurs qui jouent le rôle d’animaux réservoirs du virus West Nile. La transmission du virus West Nile se fait via la piqûre de moustiques après avoir piqué des oiseaux infectés.

Cycle de transmission du virus West-Nile

Circulation  du  virus  West  Nile  dans  les  départements méditerranéens du Sud de la France

Le virus West Nile est le plus répandu après celui de la dengue. Il a été détecté chez des hommes, des oiseaux et des moustiques en Egypte au début des années 50, et a depuis été retrouvé chez l’homme ou l’animal dans de nombreux pays.

En Europe, des cas humains sont reportés depuis les années 1960. Cependant, depuis une quinzaine d’années la fréquence des infections s’est accélérée. Aujourd’hui, le virus West Nile est endémique dans plusieurs pays d’Europe

Son activité est particulièrement marquée dans les pays d’Europe du sud. En France, les premiers cas humains et équins ont été diagnostiqués dans le début des années 1960.

Plusieurs  épisodes  attestent  d’une  circulation  du  virus  West  Nile  dans  les  départements méditerranéens du Sud de la France :
•sept cas humains d’infection à ce virus ont été détectés en août 2003 dans le département du Var associés à des cas d’infection chez les chevaux,
•une épizootie a été  observée  chez  les  équidés,  en  septembre  2000  et  2004  en  Camargue  et  en  2006  dans  les Pyrénées Orientales,
•un cas humain et une épizootie chez les équidés (48 chevaux) ont été observés en 2015.

•2017 : 2 cas humains et 1 cas équin dans les Alpes-Maritimes

•2018 : 27 cas humains, 13 chevaux et 4 oiseaux infectés ; circulation du virus dans 3 régions pendant 5 mois mais principalement dans les Alpes-Maritimes

Depuis 2010, on note une augmentation du nombre d’infections neuro-invasives et une extension géographique en Europe et sur le bassin méditerranéen. Avec cette intensification de la circulation du virus en Europe méridionale et orientale, il apparaît essentiel de maintenir une vigilance forte.

WN 2019

Cas de West-Nile rapportés en Europe et dans les pays voisins
Extension du virus West-Nile en Europe et autour de la Méditerranée

 

Surveillance épidémiologique

L'objectif général de la surveillance est d'identifier les cas sévères des fièvres à virus West-Nile (VWN), c'est-à-dire les formes méningées ou encéphaliques, qui témoigneraient d'une circulation virale importante dans la population et d'identifier les zones à risque afin de mettre en place les mesures de contrôle adéquates. La circulation du virus est également suivie par un système de surveillance coordonnée associant trois autres volets : équin, aviaire et entomologique.

La période de surveillance débute le 1er juin et se termine le 31 octobre.

Elle concerne l'ensemble des départements du pourtour méditerranéen :
•Corse : Corse du Sud et Haute-Corse
•Occitanie : Aude, Gard, Hérault et Pyrénées-Orientales
•Provence-Alpes- Côte d'Azur : Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône et Var

En raison de l’endémicité du virus Toscana (VTOS) dans certaines zones géographiques de la région Paca et de leur sévérité potentielle chez les humains, une surveillance de ces infections neuro-invasives à VTOS a été couplée à la surveillance du virus West Nile.

La surveillance consiste en un signalement des cas suspects d’infection à VWN ou VTOS, dont la définition épidémiologique est la suivante :
•adulte (>= 15 ans)
•hospitalisé dans un des départements ci-dessus pendant la période de surveillance,
•avec LCR  clair  (non  purulent)  prélevé  en  raison  d’un  état  fébrile  (fièvre  ≥ 38,5°C) associé à des manifestations neurologiques de type encéphalite, méningite, polyradiculonévrite ou paralysie flasque aiguë sans étiologie identifiée.

En cas de détection d’un cas suspect, les prélèvements biologiques (LCS, sang total sur EDTA) seront expédiés, au moins une fois par semaine, selon la réglementation en vigueur, avec la fiche de renseignements du CNR, à l’adresse du laboratoire du CNR des arbovirus de Marseille avec l’étiquette de transmission.

En cas de résultat biologique positif, le CNR informera sans délai l’Agence régionale de santé (ARS) et Santé publique France.

wn