
Modes de transmission du virus West-Nile (VWN)
La Fièvre du Nil occidental est un virus qui se transmet accidentellement aux hommes et aux chevaux par l’intermédiaire de moustiques essentiellement du genre Culex, le réservoir naturel étant constitué par les oiseaux et les moustiques. Il n’y a pas de transmission interhumaine, ni de transmission du virus d’homme à homme via le moustique. Dans les zones tempérées, la transmission de ce virus est saisonnière, lors de la période d’activité des moustiques (Mai à Novembre)
En dehors de la transmission vectorielle, la transmission est rare mais possible par transfusion sanguine et par transplantation de greffons.

La surveillance
Le Virus West Nile est endémique sur tous les continents (sauf l'antarctique). Depuis 2010, on note une augmentation du nombre d’infections neuroinvasives et une extension géographique en Europe et sur le bassin méditerranéen. Aujourd’hui, ce virus est endémique dans plusieurs pays d’Europe avec une présence est particulièrement marquée dans les pays d’Europe du Sud.
Le dispositif de surveillance du virus VNO est pluridisciplinaire, dans une approche « une seule santé » et associe les secteurs de la santé humaine et de la santé animale (équine et aviaire) ainsi que des entomologistes. Les professionnels de santé, les ARS, les agences sanitaires, les laboratoires de référence et des centres d’expertise y participent. L'objectif est de repérer précocement la circulation du virus afin de mettre en place rapidement des mesures de prévention et de protection des personnes, principalement la sécurisation des dons de sang et des greffons.
Si l'ensemble du territoire métropolitain est concerné, certains départements sont considérés comme plus à risque :
- pour Paca, les Alpes-Maritimes (06), les Bouches-du-Rhône (13), le Var (83) et le Vaucluse (84) ;
- pour Occitanie, l'Aude (11), le Gard (30), l'Hérault (34) et les Pyrénées-Orientales (66) ;
- pour la Corse, la Corse du Sud (2A) et la Haute-Corse (2B) ;
- pour la Nouvelle-Aquitaine, la Charente (16), la Charente-Maritime (17), la Dordogne (24), la Gironde (33), le Lot-et-Garonne (47) et la Haute-Vienne (87).
En Occitanie 12 cas autochtones humains d’infection mais également de nombreux cas équins (+ de 50 ) ont été identifiés en août et septembre 2024 dans l’Hérault et dans le Gard.
La surveillance humaine du VNO repose sur la déclaration obligatoire, depuis 2021. (consultez la page dédiée aux signalements par les professionnels)
Le centre national de référence (CNR) des arbovirus contribue également à la surveillance, en apportant son expertise aux microbiologistes et cliniciens pour le diagnostic, et en signalant immédiatement aux ARS et à Santé publique France tout cas confirmé.
Cette surveillance est renforcée chaque année, du 1er mai au 30 novembre dans les départements concernés en PACA, Occitanie, Corse, et Nouvelle-Aquitaine pendant la période d’activité des vecteurs.
Quels sont les symptômes ?
Dans 80 % des cas, l’infection passe inaperçue. Sinon, elle peut provoquer des symptômes proches de ceux de la grippe :
fièvre,
maux de tête,
douleurs musculaires.
Parfois, une éruption sur la peau peut apparaître.
Dans de rares cas (moins de 1 %), il peut y avoir des complications neurologiques.
La surveillance humaine repose sur des dispositifs complémentaires :
- la surveillance du CNR des arbovirus : test du Virus West Nile (VWN) pour les demandes ciblées et les prélèvements reçus dans le cadre de la surveillance renforcée chikungunya, dengue, zika ;
- la surveillance hospitalière saisonnière des infections neuroinvasives à VWN ;
- l'identification dans les résultats d'analyses réalisées par les plateformes Biomnis et Cerba permettant quelques fois de rattraper des cas non signalés par les professionnels de santé.
Par ailleurs, l’Etablissement Français du Sang (EFS) informe l’ARS des tests positifs effectués lors des dons de sang.
La surveillance animale comprend :
- la surveillance clinique nationale des équidés (encéphalites équines) ;
- la surveillance syndromique nationale des équidés (RESPE) : signes neurologiques et syndrome piro-like ;
- la surveillance des mortalités d'oiseaux sauvages (réseau SAGIR) dans les départements précédemment cités, auxquels s’ajoutent les départements des Alpes-de-Haute-Provence (04), Ardèche (07), Drôme (26), Bas-Rhin (67) ;
- il n'y a pas de surveillance entomologique spécifique en dehors d’une circulation virale établie.
Surveillance hospitalière des infections neuroinvasives à Virus West Nile
L'objectif général de la surveillance hospitalière des infections neuroinvasives à VWN est d'identifier les formes méningées ou encéphaliques, qui témoigneraient d'une circulation virale importante dans la population, et de participer à l'identification des zones de circulation du VWN.
La surveillance consiste en un signalement des cas suspects d’infection à VWN, dont la définition épidémiologique est la suivante :
- adulte (>= 15 ans)
- hospitalisé dans un des départements ci-dessus pendant la période de surveillance,
- avec LCS clair (non purulent) prélevé en raison d’un état fébrile (fièvre ≥ 38,5°C) associé à des manifestations neurologiques de type encéphalite, méningite, polyradiculonévrite ou paralysie flasque aiguë sans étiologie identifiée.
En cas de détection d’un cas suspect, les prélèvements biologiques (LCS, sang total sur EDTA) seront expédiés, au moins une fois par semaine, selon la réglementation en vigueur, avec la fiche de renseignements du CNR des arbovirus de Marseille, à l’adresse du laboratoire du CNR avec l’étiquette de transmission. Toutes ces informations sont disponibles sur le site du CNR : http://www.cnr-arbovirus.fr/www/.
En cas de résultat biologique positif, le CNR informera sans délai l’Agence régionale de santé (ARS) et Santé publique France.
