En France, depuis 2021, les produits contenant du CBD sont exemptés de l’interdiction générale concernant les stupéfiants, quelle que soit leur présentation, s’ils respectent les conditions fixées par l’arrêté du 30 décembre 2021 portant application de l'article R. 5132-86 du code de la santé publique : sont autorisées la culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale des seules variétés de Cannabis sativa L. :
dont la teneur en delta-9-tétrahydrocannabinol n'est pas supérieure à 0,30 % ;
qui sont inscrites au catalogue commun des variétés des espèces de plantes agricoles ou au catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France.
L’extrait de CBD ne peut pas provenir des sommités fleuries de la plante. Il doit être extrait exclusivement des graines et des feuilles de Cannabis sativa
Depuis 2021, l’usage du CBD s’est largement répandu. Il est commercialisé dans une large gamme de produits de consommation courante (produits cosmétiques, produits du vapotage, etc.) pour lesquels il est, dès lors, soumis à chaque réglementation spécifique correspondante.
L’ANSES et l’ANSM ont émis une alerte nationale en juin 2025 car depuis 2024, le nombre d’intoxications liées à la consommation de produits à base de cannabidiol (CBD) a augmenté significativement.
Ces produits sont vendus en magasin, dans des distributeurs automatiques ou sur internet sous forme d’e-liquides pour cigarettes électroniques, produits fumés, denrées alimentaires (huiles, gélules, bonbons, chocolats, etc.).
Dans la majorité des cas, ces intoxications sont causées par des substances interdites présentes dans ces produits à l’insu du consommateur (cannabinoïdes de synthèse) ou à des taux de THC supérieur à 0,3 %.
Face à cette augmentation des cas d’intoxications, les agences sanitaires alertent sur la fiabilité de la composition des produits : très souvent la composition annoncée (notamment sur les étiquettes) ne correspond pas à la composition réelle du produit acheté.
D’après une étude soutenue par la Mildeca, et menée en 2023 par les CEIP de Lyon, Paris et Montpellier, 8 produits à base de CBD sur 10 ont une teneur en CBD différente de celle indiquée sur l’étiquetage.
Il est nécessaire que les consommateurs soient vigilants aux risques d’effets inattendus ou indésirables à la suite de la consommation d’un produit à base de cannabidiol (CBD).
Les symptômes rapportés sont variés et parfois très graves :
au niveau psychiatrique : attaques de panique, crise d’angoisse aiguë, état d’agitation accompagné d’hallucinations, perte de connaissance, idées ou comportements suicidaires, crise d’épilepsie, délire, psychose aiguë, agressivité́, agitation…,
au niveau neurologique : grande fatigue, somnolence, convulsions, accident vasculaire cérébral…,
au niveau digestif : nausées, vomissement…,
altération de l’état général : fièvre, rhabdomyolyse, insuffisance rénale, hyperglycémie, hypokaliémie, dépendance…
Dans la plupart des cas, ces effets sont liés à la présence de THC (principe actif du cannabis) ou de cannabinoïdes de synthèse (HHC, HHC-O, H4-CBD, MDMB-PINACA…) des molécules très puissantes mimant l’action du THC. Les effets peuvent se produire quelles que soient la durée, la fréquence ou encore la forme sous laquelle le produit au CBD a été consommé : fumé, vapoté ou ingéré.
Il est à noter qu’aujourd’hui les aliments contenant du CBD (huiles, gélules, bonbons ou chocolats, gummies, sirops, gâteaux et autres préparations culinaires) ne sont pas autorisés à la vente dans l’Union européenne. Tous peuvent être à risque pour la santé.
Des études chez le singe, le rat et la souris ont mis en évidence des effets néfastes du CBD sur la spermatogénèse et la fertilité, ainsi qu’une augmentation de la mortalité périnatale et des altérations du neurodéveloppement.
Ainsi, en mars 2025 et sur la base d’études disponibles sur des modèles animaux montrant des atteintes à la fertilité et au développement, l’Anses identifie le CBD comme substance présumée toxique pour la reproduction chez l’être humain. Elle porte une proposition de classification du CBD dans le réglement européen CLP.
En mars 2025, l'ANSM alerte sur le risque d'interactions possibles entre le cannabidiol (CBD) et certains médicaments. Une soixantaine de cas a été recensée depuis 2017.
Si vous ressentez des effets inattendus ou indésirables après consommation d’un produit contenant du CBD, arrêtez immédiatement de consommer le produit.
En cas de risque de détresse vitale (perte de connaissance, malaise…), appelez immédiatement le 15.
Pour les autres signes, consultez votre médecin ou appelez les professionnels pouvant vous aider :
au centre antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV) régional : cap.sec@chu-toulouse.fr ou 05 61 77 74 47
aux centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) :
de Montpellier : addictovigilance@chu-montpellier.fr 04 67 33 67 49
de Toulouse : ceip.addictovigilance@chu-toulouse.fr 05 61 14 56 06
En cas d’effets indésirables, mais aussi pour tout cas grave lié à un abus, une dépendance ou un usage détourné :
Les professionnels de santé et les proches d’un consommateur peuvent aussi prendre conseil (par téléphone ou courrier électronique) auprès du Centre antipoison d’Occitanie ou du CEIP-A régional précité.
S’il vous reste du produit, quel qu’il soit (e-liquide, herbe, bonbon), conservez-le pour qu’il puisse éventuellement être analysé par le système d’identification national des toxiques et des substances (SINTES) de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).
La consommation de THC ou de cannabinoïdes de synthèse peut, à long terme, entraîner une forte dépendance. Si vous avez du mal à réduire ou à arrêter votre consommation, contactez dès que possible un médecin ou un centre spécialisé dans la prise en charge des addictions. Les coordonnées et informations utiles sont disponibles sur le site : drogue-info-service.fr.