
Cette nouvelle campagne exploratoire visait à évaluer la présence de PFAS, dont le TFA, dans des captages situés à proximité du Gardon et à déterminer l’exposition possible des usagers, via le réseau d’eau potable. Tous les résultats mesurés s’avèrent inférieurs aux seuils sanitaires. De façon préventive, un suivi renforcé est programmé avec des analyses mensuelles de TFA sur les sites de captage les plus sensibles.
La recherche de PFAS dans l’eau de consommation sera rendue obligatoire dans le cadre du contrôle sanitaire de l’eau de consommation humaine à partir du 1er janvier 2026. Sans attendre cette échéance réglementaire, l’ARS Occitanie a pris l’initiative de mener dès février 2024 une première campagne exploratoire de la présence de 20 PFAS dans l’eau que nous consommons partout en Occitanie. Inédite à l’échelle de notre région, cette démarche anticipée a permis de contrôler la présence de ces PFAS sur 326 sites (captages, station de production d’eau).
Durant le premier semestre 2025 de nouveaux prélèvements seront réalisés sur les sites susceptibles d’être contaminés par les PFAS. Ces analyses seront ensuite progressivement étendues à l’ensemble des points de contrôle sanitaire des eaux de consommation pour y être réalisées en routine, comme le confirme la récente loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux PFAS.
Les substances per ou polyfluoro-alkyles (PFAS) sont une large famille de plusieurs milliers de composés chimiques. Elles présentent de nombreuses propriétés (antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs) qui ont encouragé leur fabrication puis leur utilisation par de multiples secteurs industriels. Présents dans tous les milieux et dans la chaîne alimentaire, les PFAS se dégradent très peu, c’est pourquoi il est possible d’en retrouver des traces dans l’environnement, y compris pour des substances qui ont été interdites depuis plusieurs années. La connaissance des effets de ces molécules sur la santé reste incomplète et évolue au fil des avancées scientifiques internationales tout comme la réglementation qui fixe les normes de surveillance de la qualité de l’eau. Une expertise scientifique de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est en cours afin d’évaluer les risques sanitaires liés aux PFAS. [Consultez le site du Ministère de la santé
Une nouvelle campagne d’analyse ciblée
dans le Gard, en aval du site industriel de Salindres
A l’écoute des préoccupations d’habitants du nord du Gard, l’ARS Occitanie vient d’organiser début 2025, en lien avec les collectivités en charge de la distribution de l’eau, une nouvelle campagne d’analyse de la présence de PFAS (dont le TFA) dans l’eau de consommation. Ces prélèvements ont été ciblés sur des captages situés en aval du site industriel de Salindres.
Dans le cadre de cette nouvelle campagne d’analyse ciblée dans le Gard, 32 captages ont été sélectionnés en concertation avec l’Établissement public territorial de bassin des Gardons et avec les élus des collectivités concernées. Ces points situés sur la nappe alluviale du Gardon ou sur une nappe susceptible d’être en lien avec cette nappe du Gardon ont été retenus pour leur potentielle vulnérabilité aux PFAS. Au total, ces 32 captages concernent 10 collectivités : la communauté d’agglomération de Nîmes Métropole, Alès Agglomération, le syndicat de Domessargues, le SIVOM de Collorgues, le syndicat du Pont du Gard, le syndicat intercommunal des eaux de Remoulins et Saint Bonnet du Gard, les communes de Moussac, Montfrin, Fournès et Collias.
Cette campagne d’analyse est menée en lien avec le plan d’action interministériel sur les PFAS (avril 2024), qui organise la mobilisation de tous les acteurs publics pour améliorer les connaissances et réduire le plus rapidement possible les risques associés aux PFAS, notamment quand ces composants sont présents dans les eaux destinées à la consommation humaine. Ces mesures s’articulent également avec la campagne exploratoire menée actuellement par l’ANSES au plan national, en lien avec le laboratoire d’hydrologie de Nancy, qui intègre les PFAS dont le TFA et permettra de disposer d’ici 2026 d’une première cartographie de la présence de TFA dans l’eau potable en France.
21 molécules PFAS analysées (dont le TFA) : des résultats conformes à la norme partout et un suivi renforcé du TFA sur 13 captages
LES LIMITES DE QUALITÉ
POUR LES PFAS
La directive européennes fixe
à ce jour, une limite de qualité
de 0,10µg/L pour la somme
de 20 PFAS dans les eaux
de consommation humaine.
Une liste de 20 PFAS établie par la réglementation européenne : Ces 20 PFAS ont été sélectionnés en raison de leurs potentiels effets néfastes sur la santé.
Tous les résultats sont conformes à la norme de
0,1 µg/L pour la somme de ces 20 PFAS.
LES LIMITES DE QUALITÉ
SPÉCIFIQUES POUR LE TFA
Dans l’attente des travaux
de l’OMS et de l’ANSES en cours
sur cette molécule, les mesures
de gestion adoptées en Allemagne
en 2023 sur la base des données
scientifiques disponibles, ont été
retenues. Ces mesures s’appuient
sur l’utilisation de la valeur
sanitaire indicative de 60 μg/L,
tout en essayant d’atteindre une
concentration Inférieure à 10 μg/L.
Le cas particulier de l’acide trifluoroacétique (TFA) :
Le TFA est un PFAS dont l’origine est diverse : il peut provenir de rejets directs de TFA dans l’environnement mais il peut également provenir de la dégradation d’autres PFAS rejetés dans le milieu naturel, ou de la dégradation de certains pesticides fluorés utilisés en agriculture. Classé comme PFAS selon la définition de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il n’est pas inclus dans la liste des 20 PFAS retenus par la directive européenne. Cependant, l’ARS Occitanie a fait le choix d’inclure cette molécule dans sa campagne d’analyse menée dans le Gard. Cette opération a été rendue possible grâce à la récente accréditation COFRAC sur ce paramètre du laboratoire a qui ont été confiées les analyses.
L’ensemble des résultats se situe en dessous de la valeur sanitaire indicative retenue à savoir 60 μg/L pour le TFA.
Très en-deçà de ce seuil de 60 μg/L pour le TFA, certains prélèvements effectués affichent des résultats proches ou supérieurs à 10 μg/L sur 13 sites de captages (avec une valeur maximum relevée à 37 μg/L). Des mesures doivent être mises en œuvre pour rechercher les sources de pollution et diminuer la concentration de TFA dans l’eau afin de limiter l’exposition de la population. De façon préventive, des analyses mensuelles de la présence de TFA y seront réalisées par l’ARS pour suivre l’évolution de la situation et améliorer les connaissances dans le cadre d’un plan de contrôle renforcé.

Une surveillance renforcée de la qualité environnementale pour protéger la santé des habitants de chaque territoire
La Préfecture du Gard a déjà imposé par arrêtés préfectoraux une réduction significative des rejets de PFAS, et notamment de TFA, dans les eaux superficielles issues de la plate-forme chimique de Salindres. L’arrêt des activités de production du TFA et de ses dérivés, intervenu au mois de septembre 2024, entraîne d’ores et déjà une réduction importante de ces émissions dans les eaux. Les arrêtés pris par le Préfet imposent également une surveillance et une évaluation, en cours de réalisation, de la qualité environnementale des milieux d’exposition qui ont été affectés par les rejets de TFA.
Pleinement mobilisés pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens, les services de l’État réaffirment ainsi leur engagement aux côtés des élus et de tous les acteurs locaux, pour veiller à la protection de la santé des habitants et de notre environnement, dans le Gard comme dans chaque territoire en Occitanie.

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