VIH

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La lutte contre la transmission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) combine prévention, dépistage et traitement.
Il existe plusieurs moyens accessibles pour se protéger et se faire dépister.

D’après l’ONUSIDA, en 2020, on comptait dans le monde 37,7 millions de personnes vivant avec le Virus de l'Immunodéficience Humaine (PVVIH), dont 1.7 million d'enfants. Parmi elles, 53 % de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles et environ 6,1 millions de personnes ignoraient qu'elles vivaient avec le VIH

En 2020 et 2021, l’activité de dépistage a été fortement impactée par la pandémie à SARS-CoV-2, avec notamment une diminution de près de 60% du nombre de dépistages (IST et VIH) lors du 1er confinement ainsi qu’une baisse des ventes des autotests en officine de pharmacie de 22% (Agence nationale de santé publique/Santé Publique France, 2020). Cette baisse de recours au dépistage des IST, laisse ainsi craindre à un retard de diagnostic et à une circulation plus importante des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) dont le VIH.

La situation en région

Dépistage du VIH

D’après l’ANSP/Santé publique France, le nombre de sérologies VIH effectuées en Occitanie était estimé à 77/1 000 habitants en 2020, supérieur au taux moyen national de 70/1000 habitants en France. L’Occitanie devient la deuxième région métropolitaine, hors Ile de France, pour le nombre de sérologies réalisées par habitant en 2020.

En Occitanie, le nombre de sérologies VIH effectuées pour 1 000 habitants, comme dans les autres régions, était en augmentation de 2016 à 2019. Il diminue en 2020, de 12,5% par rapport à 2019, conséquence de la crise COVID-19, et n’atteint pas les niveaux observés depuis 2013 avec les risque de prises en charges tardives.

Sérologies VIH positives et découvertes de séropositivité

Le nombre de sérologies positives estimées est de 462 en Occitanie, en baisse de 8% par rapport à 2019 (503).

En 2020, on estime à 283 (5,6% des découvertes en France), le nombre uniquement de personne qui ignoraient leur séropositivité un an avant le premier diagnostic déclaré. Ce taux, qui était relativement stable entre 2012 et 2017 (69 en 2017) en Occitanie, est en diminution sur les 3 dernières années.

A noter que la baisse du nombre de sérologies pour 1 000 habitants en 2020, en lien avec la baisse de l’activité de dépistage, est susceptible d’expliquer partiellement la baisse des découvertes de séropositivité en 2020.

Caractéristiques sociodémographiques et épidémiologiques des découvertes de séropositivité pour la personne en Occitanie

En 2020, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) représentent 54% des personnes nouvellement contaminées ; 27% sont des hétérosexuels nés à l’étranger ; 16% des hétérosexuels nés en France ; 1,7% des usagers de drogues injectables et 0,6% des personnes transgenres.

Parmi les découvertes de séropositivité, des disparités sont observées entre départements, sur la période 2015-2020, notamment :

  • Dans l’Hérault, les découvertes de séropositivité au VIH concernent plus souvent les HSH (70%)
  • Dans le Gard, elles concernent plus souvent les personnes de moins de 25 ans (21%)
  • Dans les Pyrénées-Orientales, les découvertes de séropositivité concernent plus souvent les hommes (87%), les personnes nées en France (76%) et les injecteurs de drogues (5%)

La situation concernant les autres IST (syphilis, gonococcies, chlamydia) reste préoccupante. Les données publiées par l’ANSP / Santé Publique France indiquent :

  • Gonocoque

    Le taux de dépistage, parmi les personnes dépistées au moins une fois dans l’année, des infections à gonocoques était de 44,1 pour 1 000 habitants (soit 218 330 dépistages) en 2020, supérieur au taux national (38,9 pour 1 000) et 2ème région de France métropolitaine où l’on dépiste le plus après l’Ile-de-France.

    Toujours en Occitanie, le taux de dépistage était plus de 3 fois supérieur chez les femmes en 2020 (65,1 versus 21,1), ce qui peut s’expliquer par l’utilisation d’une PCR multiplex permettant de dépister conjointement une infection à gonocoque dans le cadre d’un dépistage d’une infection à Chamydia trachomatis.

  • Syphilis

    Le taux de dépistage, parmi les personnes dépistées au moins une fois dans l’année, des syphilis était de 44,7 pour 1 000 habitants (soit 221 331 dépistages) en 2020, équivalent au taux national (44,2 pour 1 000) et 3ème région où l’on dépiste le plus en France métropolitaine après l’Ile-de-France et la Provence Alpes Côte d’Azur.

    Le taux de dépistage était supérieur chez les femmes en 2020 (57,4 versus 30,7), en raison du dépistage obligatoire au cours de la grossesse, et en diminution par rapport à 2019, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

  • Chlamydia Trachomatis

    Le taux de dépistage, parmi les personnes dépistées au moins une fois dans l’année, des infections à Chlamydia trachomatis était de 47,0 pour 1 000 habitants (soit 232 934 dépistages) en 2020, taux supérieur au taux national (42,4 pour 1 000) et 3ème région où l’on dépiste le plus en France métropolitaine après l’Ile-de-France et Provence Alpes Côte d’Azur.

    En Occitanie, le taux de dépistage était en diminution par rapport à 2019, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

 

Renforcer le dépistage

Aujourd’hui, la lutte contre la transmission du VIH s’appuie sur une palette d’outils de prévention combinée : préservatifs, carrés ou gants de latex, dépistages, matériel de réduction des risques liés aux pratiques addictives, prophylaxie pré-exposition (PrEP), traitement post-exposition (TPE), traitement (Treatment as Prevention ou TasP).

Afin de diagnostiquer et traiter au plus tôt les personnes vivant avec le VIH mais qui l’ignorent, il est essentiel de porter l’effort sur l’accessibilité et la fréquence du recours au dépistage, notamment auprès des publics les plus exposés (personnes HSH et personnes hétérosexuelles nées à l’étranger). Les solutions de dépistages sont aujourd’hui nombreuses et s’adaptent à tous les modes de vie :

  • L’examen biologique sanguin (sérologie) peut être prescrit par tout médecin et réalisé dans un laboratoire de biologie médicale.
  • Il est également possible de se rendre dans un des Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic des IST d’Occitanie (CeGIDD) habilités par l’ARS. Ils proposent, sur site ou dans des permanences délocalisées, des consultations confidentielles et gratuites permettant l’évaluation des facteurs d’exposition aux risques infectieux ainsi que le dépistage des IST les plus courantes (VIH, hépatites A, B et C, syphilis, gonococcies, chlamydia, papillomavirus humains). Ces consultations sont anonymes si l’usager en fait la demande.
  • 10 associations sont également habilitées par l’ARS pour la réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) du VIH, qui sont proposés sur les lieux d’accueil, de vie et de rencontres des publics les plus concernés : AIDES, Arap-Rubis, ENIPSE, Grisélidis, Maison de Vie du Roussillon, Médecins du Monde Montpellier et Toulouse, Relais VIH, SOS Hépatites et Vivre.
  • Enfin, des autotests permettant de réaliser soi-même un dépistage du VIH peuvent être achetés dans n’importe quelle pharmacie de ville. Un accompagnement de Sida Info Service reste accessible à distance, gratuitement, 24h/24 (0800 840 800).

Le traitement comme outil de réduction des risques de transmission

Le traitement lui-même fait également partie des outils de prévention. En effet, le risque de transmission du VIH est quasi nul lorsqu’une personne séropositive suit un traitement de manière régulière et durable (au moins 6 mois) et n'est porteuse d'aucune autre IST. Cette personne dispose alors d’une charge virale indétectable (nombre de copies du virus dans le sang), ce qui permet des relations sexuelles sans préservatif avec un partenaire non porteur du VIH.