L’eau n’est pas naturellement potable. Dans son parcours jusqu’à nos robinets, elle se charge d’éléments indispensables à notre santé mais peut également rencontrer des éléments potentiellement néfastes pour les consommateurs. C’est pourquoi, souvent, l’eau doit subir plusieurs traitements avant d’être considérée comme potable.
Un aliment, essentiel à la vie, consommé par la quasi-totalité de la population, est mis à disposition des populations 7 j/7 et 24h/24.
L’eau du robinet est distribuée et consommée dès sa production, de façon continue, ce qui nécessite un contrôle permanent. L’eau de consommation humaine est plus réglementée que les autres produits alimentaires et doit répondre à de nombreux critères de qualité.
L’alimentation de la population par une eau du robinet de bonne qualité est un enjeu de santé publique. Les services de l’État sont soucieux de ne pas relâcher les efforts qui ont historiquement permis de faire reculer les maladies d’origine hydrique sur le territoire national.
Pour garantir la qualité de l'eau distribuée, les acteurs de l’alimentation des populations en eau potable ont des rôles complémentaires et parfois imbriqués. Chaque acteur engage sa responsabilité dans l’exercice des compétences qui lui sont propres, mais peut aussi être co-responsable d’actions avec d’autres acteurs : pour en savoir plus cliquez ici
L’organisation du suivi sanitaire de l’eau du robinet
Le suivi de la qualité de l’eau potable est assuré par un double contrôle :
- La surveillance exercée par la personne responsable de la production et / ou de la distribution de l’eau
La commune ou le syndicat d’alimentation en eau potable, ainsi que son éventuel délégataire de service, réalise régulièrement des contrôles pour s’assurer que l’eau distribuée soit sans risque pour la santé.
- Le contrôle sanitaire mis en œuvre par les Agences Régionales de Santé (ARS)
L’ARS s'assure de la qualité de l'eau distribuée conformément à la règlementation en vigueur. Elle assure l’instruction des demandes d’autorisation pour la production et la distribution de l’eau potable et l’inspection des installations. Elles assurent également la mise en œuvre du contrôle sanitaire réglementaire avec notamment la réalisation de prélèvements pour analyses au niveau :
- de la ressource (captage),
- de la production (sortie station de traitement),
- de la distribution (robinet de l’abonné).
Les fréquences des analyses et les paramètres analysés sont fixés en fonction des débits, de la population desservie ainsi que des risques potentiels.
La qualité de l’eau du robinet est évaluée par rapport à des exigences réglementaires pour une soixantaine de paramètres microbiologiques et physico-chimiques, sans compter les pesticides (jusqu’à 272 molécules de pesticides sont analysées). Les prélèvements et analyses sont réalisés par des laboratoires certifiés COFRAC et agréés par le Ministère chargé de la Santé.
Les actions en cas de non-conformité
Lorsque les résultats des analyses de l’eau mettent en évidence un possible risque pour la santé des personnes, la personne responsable de la distribution de l’eau doit prendre toutes les mesures permettant de soustraire la population à ce risque. L’Agence Régionale de Santé évalue les risques et s’assure que la population a été informée et que des mesures suffisantes ont bien été prises.
Par délégation du Préfet, l’Agence Régionale de Santé peut demander à la personne responsable de la distribution de l’eau de rétablir rapidement la qualité de l’eau distribuée et de traiter les causes de l’anomalie afin de prévenir d’autres incidents. Le Préfet peut en outre, sur rapport du Directeur Général de l’ARS, prendre les mesures conservatoires qui s’imposent (interdiction de la consommation, mise en demeure d’effectuer des travaux, etc.).
L’eau distribuée doit répondre à 2 types d’exigences sanitaires :
- Les limites de qualité
Paramètres dont une concentration excessive dans l’eau entraine des risques pour la santé du consommateur.
Exemples : Paramètres microbiologiques et substances indésirables ou toxiques (nitrates, métaux, pesticides, sous-produits induits par la désinfection, …).
- Les références de qualité
Des paramètres indicateurs de qualité, témoins du fonctionnement des installations de production et de distribution.
Le dépassement de ces références peut être à l’origine de désagrément pour le consommateur, ou témoigner de dysfonctionnements pouvant causer un risque sanitaire à moyen ou long terme.
Exemples : Une conductivité trop faible peut générer des pollutions si le réseau de canalisation comprend des éléments en plomb ou en cuivre, une turbidité trop élevée peut témoigner d’un défaut de traitement et va diminuer l’efficacité du chlore contre les agents microbiologiques…
De très nombreux paramètres sont surveillés pour garantir que l’eau est bonne pour la consommation humaine. Tous n’ont pas les mêmes conséquences potentielles sur la santé ou les mêmes limites et références de qualité.
Principes généraux sur les risques sanitaires dans l’eau potable :
- Une eau transparente n’est pas forcément potable ou sans danger (de nombreuses substances sont microscopiques, notamment les bactéries, virus et certains parasites),
- La plupart des substances ne sont dangereuses qu’au-delà d’une certaine concentration,
- Pour calculer à quelle concentration une substance dans l’eau présente un danger pour la santé, on prend on compte la consommation d’eau durant toute une vie.
- Certains paramètres ont des conséquences mal connues sur la santé, on applique alors le principe de précaution en attendant une expertise scientifique qui permette de déterminer une limite règlementaire de qualité.
Il existe plusieurs grandes familles de paramètres qui sont suivis dans l’eau potable :
Les paramètres microbiologiques :
- Effets sur la santé
La présence de micro-organismes dans l’eau de consommation peut engendrer un risque à court terme pour la santé de la population. Les conséquences dépendent de la sensibilité des personnes exposées (enfants en bas âge, personnes âgées, personnes immunodéprimées…), de la nature des germes pathogènes en présence mais aussi de leur concentration. Les symptômes sont le plus souvent de type gastro-entérite.
- Exigences de qualité
La diversité des pathogènes susceptibles d’être présents dans l’eau est très grande. C’est pourquoi la qualité microbiologique est appréciée à partir de la recherche de certains germes utilisés comme témoins : Escherichia coli et certains entérocoques. La présence de ces germes dans une eau témoigne d’une contamination fécale (ce qui indique une insuffisance des barrières de protection mises en place) et donc de la possibilité de présence de germes pathogènes.
Pour l’eau du robinet, compte tenu du risque sanitaire à court terme pour les consommateurs, la réglementation exige l’absence d’Escherichia coli et d’entérocoques dans un échantillon d’eau de 100 millilitres. Par ailleurs, d’autres germes non dangereux pour la santé (germes aérobies revivifiables à 22°C et 36°C) sont également recherchés. Le suivi de ces paramètres permet de juger de l’état d’entretien des installations de production et de distribution d’eau et de l’efficacité de la désinfection lorsqu’elle existe.
Les contrôles de ces paramètres sont réalisés en sortie de production mais aussi au plus près du consommateur, sur le réseau de distribution (domicile ou établissement recevant du public tel qu’une école, un hôpital, un restaurant, etc.).
Pour en savoir plus sur la qualité microbiologique de l'eau en Occitanie cliquez ici
Les eaux chaudes pulvérisées (douche, bain à remous…) peuvent contenir des légionnelles, une bactérie spécifique responsable d’une pathologie potentiellement grave, la légionellose.
Les substances naturellement présentes dans l’eau :
De nombreuses substances sont présentes dans l’eau potable. La plupart d’entre elles n’ont habituellement pas de conséquence néfaste sur la santé, ou sont mêmes nécessaire au fonctionnement de l’organisme. Une concentration trop élevée peut toutefois avoir des effets négatifs sur la qualité de l’eau (goût, couleur) voir sur la santé. Ces substances sont donc elles-aussi contrôlées.
Les substances indésirables :
Plusieurs substances sont indésirables dans l’eau potable, soit parce qu’elles sont dangereuses pour la santé (plomb, mercure), soit parce qu’elle peuvent témoigner d’un dysfonctionnement du traitement ou d’un défaut dans le réseau de canalisation. Les substances dangereuses ou dont les effets sur la santé sont mal connus sont contrôlés par rapport à des limites de qualité strictes et actualisées selon l’avancement de la recherche.
Les nitrates :
Par exemple, on peut considérer les nitrates comme une substance indésirable. La présence des nitrates dans les eaux est due à leur présence naturelle dans l’environnement, mais aussi à une contamination de la ressource en eau par des activités humaines (pollution agricole due aux engrais minéraux et organiques, rejets urbains ou industriels).
- Effets sur la santé
Dans l’organisme humain, les nitrates se transforment en nitrites. Si les nitrates ne sont pas directement dangereux pour la santé, les nitrites peuvent en revanche empêcher un transport correct de l’oxygène par les globules rouges en modifiant les propriétés de l’hémoglobine du sang. Chez les très jeunes enfants (moins de 6 mois), cette maladie appelée méthémoglobinémie provoque des cyanoses (coloration bleue de la peau) parfois sévères. Les femmes enceintes et les nourrissons sont les populations les plus sensibles.
Les études menées sur les nitrates ne permettent actuellement pas de tirer des conclusions définitives sur d’éventuels effets cancérigènes.
Les légumes et les produits de charcuterie (nitrates utilisés comme conservateurs) sont les principales sources d’apport en nitrates par l’alimentation. En revanche, l’eau du robinet est la principale source d’exposition alimentaire aux nitrates pour les nourrissons.
- Exigences de qualité
Le Code de la Santé Publique fixe une limite de qualité pour les nitrates de 50 mg/L. Entre 50 et 100 mg/L la consommation de l’eau est déconseillée uniquement pour les femmes enceintes et les nourrissons. Au-delà de 100 mg/L, toute la population est concernée par la restriction de consommation.
Les pesticides et leurs métabolites
Parmi les substances indésirables, le cas des pesticides est particulier : ils sont indésirables et certains ont des effets négatifs connus pour la santé, mais ils sont très nombreux et peuvent changer de forme pendant leur dégradation (formant ainsi des métabolites). Le terme « pesticide » désigne les molécules actives ou les préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes indésirables, qu'il s'agisse de plantes (herbicides), d'animaux (insectes, acariens, mollusques, etc.), de champignons (fongicides) ou de bactéries. Il existe plus d’un millier de substances actives de pesticides. Ces substances sont vendues sous différentes formes et on peut dénombrer près de 10 000 préparations et formulations destinées à la vente. Elles sont principalement utilisées en agriculture.
- Effets sur la santé
Les effets chroniques (exposition longue mais à de faibles doses) de l’exposition à des pesticides ou à leurs métabolites sont encore mal connus. Des études épidémiologiques récentes (Expertise Inserm 2021) ont mis en évidence une présomption forte de liens entre l’exposition aux pesticides et le risque d’apparition de pathologies cancéreuses, neurologiques ou encore de troubles de la reproduction. Si ces études concernent majoritairement l’exposition des travailleurs, les mêmes effets sont suspectés pour une exposition en population générale. L’exposition à ces substances est donc à prendre dans sa globalité, c’est ce que préconise la loi de modernisation du système de santé au travers du concept « d’exposome » intégrant les effets de l’ensemble des voies d’exposition (ingestion, inhalation, contact) tout au long de la vie.
Les pesticides peuvent avoir des effets aigus (exposition courte mais à fortes doses) sur la santé qui se traduisent par des vomissements, des nausées, des irritations cutanées, des atteintes de plusieurs organes (foie, reins, système nerveux) plus particulièrement chez les travailleurs qui sont les plus exposés.
- Exigences de qualité
L’instruction du 18 décembre 2020 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de présence de pesticides et métabolites de pesticides précise la définition des métabolites et propose des mesures de gestion à mettre en place en cas de dépassement des limites de qualité.
Les métabolites de pesticides sont les molécules qui se forment notamment suite à la dégradation d’une molécule mère de pesticide. Ces métabolites peuvent avoir autant d’impact que la molécule mère sur la santé ou l’environnement. Les métabolites sont classés selon leurs propriétés et effets sur la santé :
- S’ils sont actifs biologiquement et/ou ont une toxicité avérée, ils sont qualifiés de pertinents.
- S’ils sont non actifs biologiquement et non génotoxiques, non cancérogènes, non reprotoxiques, sans potentiel de perturbation endocrinienne et sans transformation dans la filière de traitement EDCH en produit dangereux pour la santé humaine, ils sont qualifiés de non-pertinents.
Les métabolites n’ayant pas encore été classés sont traités par défaut comme pertinents.
Les métabolites posent des problèmes de gestion spécifiques, leur présence dans les sols et donc dans les eaux après ruissellement pouvant se maintenir longtemps après l’usage de leur molécule mère. De plus, les connaissances sur les métabolites et les méthodes pour les analyser évoluent moins vite que les usages des molécules mères, d’où une détection parfois tardive de certains métabolites.
Des dépassements de la limite de qualité étaient déjà constatés avant l’instruction. Les dispositions de cette instruction visent notamment à appliquer les mêmes principes de gestion sanitaire aux pesticides et aux métabolites pertinents. Elle a également pour objet de réduire le délai de retour à une situation de conformité des eaux distribuées.
Les pesticides ont deux seuils de gestion :
Un seuil de gestion général pour l’ensemble des molécules fixé à 0,1μg/L (appelée limite de qualité) pour les eaux distribuées. En cas de dépassement de la limite de qualité mais avec une valeur restant en dessous de la valeur sanitaire maximale (définition ci-dessous), l’eau peut être consommée mais des mesures doivent être prises pour rétablir rapidement sa conformité. Cette valeur constitue un indicateur de dégradation de la qualité de la ressource en eau, ou une filière de traitement insuffisamment performante. Des mesures correctives doivent alors être engagées.
Une valeur sanitaire maximale (appelée Vmax) à ne pas dépasser qui est propre à chaque molécule et qui dépend de l’état des connaissances à son sujet. La gestion des risques sanitaires repose sur ces Vmax établies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), propre à chaque molécule. En cas de dépassement de la Vmax, la consommation de l’eau est interdite.
A noter que les valeurs sanitaires maximales ne sont pas disponibles à ce jour pour toutes les molécules. En l’absence de valeurs, l’Instruction du 18 décembre 2020 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de présence de pesticides et métabolites de pesticides préconise d’interdire l’eau à la consommation humaine dès le dépassement de la limite de qualité. Des modalités de gestion de ces situations sont en cours de réflexion afin de maîtriser le risque sanitaire dans une gestion globale adaptée à la situation.
Le chlorure de vinyle monomère (CVM)
Le chlorure de vinyle monomère (CVM) est un gaz organique, incolore à température ambiante. C’est un composé très volatil et faiblement soluble dans l’eau.
En France, l’analyse du chlorure de vinyle monomère (CVM) dans l’eau du robinet, sur le réseau de distribution, est systématique depuis 2007. La limite de qualité pour l’eau du robinet est fixée à 0,5 µg/L, en application de la règlementation européenne relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (directive 98/83/CE et directive 2020/2184).
Cependant, cette règlementation européenne n’oblige pas à mesurer la concentration en CVM dans l’eau du robinet (l’estimation de la présence de CVM dans l’eau pouvant se faire par calcul).
En 2007, les progrès techniques permettant alors d’analyser plus facilement le CVM dans l’eau, la France a mis en place une règlementation [1] plus exigeante que la réglementation européenne et rendu obligatoire l’analyse du CVM dans le contrôle sanitaire de l’eau.
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La production et la distribution d’eau potable en Occitanie
En Occitanie, 4 700 captages sont utilisés pour alimenter les 2 400 stations de traitement et les 3 800 réseaux qui distribuent l’eau aux habitants de la région.
L’eau utilisée pour la fabrication de l’eau potable provient pour 62% de captage d’eau souterraine (nappes superficielles et profondes) et pour 38% d’eau superficielle (lacs ou cours d’eau).
En Occitanie, 89% de la population est alimentée par un captage autorisé et protégé.
Il reste encore de nombreux captages à protéger. Pour la grande majorité, les procédures de protection sont en cours.
Pour s’assurer que l’eau fournie pour la consommation humaine est bien conforme aux exigences de qualité, il est le plus souvent nécessaire de traiter l’eau avant de la distribuer aux consommateurs. Ce traitement peut aller d’une simple chloration à des stations complètes de traitement mettant en œuvre différents procédés.
Chaque ressource en eau a ses propres caractéristiques, mais il est malheureusement rare qu’une ressource en eau soit propre à la consommation sans aucun traitement. Le traitement de l’eau vise à modifier les caractéristiques de l’eau dite « brute » afin respecter les limites de qualité et de s’assurer qu’elle ne présente aucun danger pour la santé.
Certaines ressources en eau sont de qualité conforme à la règlementation et ne sont donc pas traitées. Ces ressources sont contrôlées en continu pour s’assurer qu’elles restent propres à la consommation. Parfois, un mélange entre deux eaux aux caractéristiques complémentaires permet d’obtenir un mélange conforme sans autre traitement.
Plusieurs procédés sont utilisés pour le traitement de l’eau, leur complexité et leur coût sont très variables Les traitements ci-dessous n’existent pas sur toutes les filières, la complexité d’un traitement dépend de la qualité de l’eau à traiter. On retrouve par exemple souvent sur des ressources petites ou moyennes, en zone montagneuse notamment, seulement une filtration simple et une chloration. Attention cependant, une eau limpide même en haute montagne n’est pas nécessairement sans danger, la plupart des substances ou agents pathogènes dangereux sont invisibles à l’œil nu !).
Pour des ressources touchées par des pollutions naturelles ou dues aux actions humaines, d’autres traitements intermédiaires sont souvent nécessaires.
Dégrillage ou tamisage : La plupart des ressources, en particulier celles en contact avec la surface, contiennent des matières diverses. Une filtration des gros obstacles (dégrillage) puis des plus petits (tamisage, souvent avec sable plus ou moins fin) permet de séparer ces obstacles de l’eau.
Floculation puis décantation ou flottation : Après avoir éliminé les objets visibles dans l’eau par tamisage, des particules invisibles à l’œil nu peuvent rester dans l’eau et gêner la désinfection. Il est donc nécessaire de regrouper ces particules en utilisant un floculant, puis de laisser décanter ou flotter les « flocs » ainsi formés pour les retirer ensuite.
Aération ou « stripping » : Certains polluants sont volatiles (hydrocarbures, gaz dissous, radon) et peuvent être éliminés en aérant l’eau passivement ou activement par injection d’air. Les polluants volatiles sont alors évacués avec l’air.
Filtrations : Malgré la floculation certaines substances microscopiques peuvent subsister. Selon leur taille, on utilise alors des filtres de plus en plus fins (ultrafiltration, osmose inverse, nano filtration). Ces procédés ciblent notamment certains pesticides.
Charbon actif : L’utilisation de charbon actif, en grain ou en poudre, remplit plusieurs fonctions. Elle retire (ou adsorbe) les substances responsables de goûts ou odeurs inhabituels dans l’eau. Elle adsorbe aussi certains pesticides, hydrocarbures ou métaux lourds.
Affinages divers : D’autres traitements peuvent être appliqués pour certaines substances particulières.
Certains traitements ciblent les mêmes paramètres, mais peuvent être utilisés en complément pour supprimer un plus grand pourcentage de ces substances, ou encore pour éviter de consommer une quantité excessive de réactifs.
Afin d’éviter d’employer un traitement complexe et donc coûteux, il est important de choisir des ressources en eau de bonne qualité et donc de protéger ces ressources en eau.
Désinfection : Les paramètres microbiologiques peuvent être présents dans quasiment toutes les ressources et ne sont pas tolérables dans l’eau potable. Il est alors nécessaire d’appliquer un traitement désinfectant, le plus simple et accessible étant le chlore. La chloration demande une faible quantité de chlore (environ une goutte pour 1000 litres d’eau) et désinfecte durablement l’eau. D’autres techniques de désinfection existent, mais ne permettent pas de maintenir la désinfection en aval de la station de traitement : Ozonation, rayons Ultra-violets. La désinfection ne fonctionne cependant que pour des ressources de bonne qualité physique et chimique, car d’autres substances ou matières présentes dans l’eau empêchent de neutraliser les agents pathogènes.
Pour garantir la sécurité sanitaire de l’eau potable, toutes les étapes de sa production doivent être vérifiées : la ressource en eau, le traitement, et la distribution jusqu’au robinet du consommateur.
Le plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) proposé par l’OMS répond à cet enjeu en appliquant une stratégie globale d’évaluation et de gestion des risques à l'eau potable.
Le PGSSE : pour une eau du robinet fiable en permanence
Les objectifs du PGSSE sont :
- Améliorer la qualité de l’eau en identifiant les dangers pesant sur la production et distribution d'eau et en les réduisant au maximum, évitant ainsi la présence d'éléments indésirables dans l'eau du robinet.
- Améliorer la sécurisation et la fiabilité du système de production et de distribution d’eau, visant ainsi à limiter les risques et à gérer de manière plus efficace les incidents de qualité d’eau.
- Lutter contre les inégalités territoriales de santé liées à l’alimentation en eau, et ainsi améliorer la confiance des consommateurs.
- Faciliter l'adaptation au changement climatique et aux situations de crise en anticipant les risques et conséquences prévisibles : sécheresse, évènements climatiques violents, interruptions de service…
- Rationaliser les coûts d’exploitation, à moyen ou long terme grâce à la planification des dépenses (infrastructures, services) en fonction des risques identifiés et priorisés (renouvellement de canalisations, modification de la filière de traitement, …), et en améliorant l’efficience des installations.
Découvrez la plaquette de présentation du PGSSE à destination des collectivités
Le PGSSE se déploie en Occitanie au travers d'actions déployés par l'ARS en partenariat avec l'OIEau :
- D'un Comité Régional regroupant l'ARS, les Agences de l'Eau et des producteurs d'eau (PRPDE) volontaires.
- Des sensibilisations et journées techniques à destination des élus et techniciens travaillant dans le domaine de l'eau.
- De documents supports :
- La vidéo et plaquette de présentation présentés ci-dessus
- Des fiches résumant la démarche :
Fiche PGSSE Phase 1 : État des lieux technique et organisationnel (pdf, 447.68 Ko) Fiche PGSSE Phase 2 : Étude des dangers et appréciation des risques sanitaires associés (pdf, 86.67 Ko) Fiche PGSSE Phase 3 : Élaboration du plan d’action (pdf, 104.18 Ko) Fiche PGSSE Phase 4 : Processus de suivi et d’amélioration (pdf, 322.09 Ko) - Un guide
Guide PGSSE à destination des collectivités et des responsables de la production et distribution de l'eau (pdf, 7.05 Mo) - Une présentation :
Présentation PGSSE.pdf (pdf, 488.45 Ko)
L’eau du robinet, destinée à la consommation humaine, fait l’objet de contrôles permanents. L’eau distribuée en France et notamment en Occitanie est de bonne qualité, conformément aux niveaux définis par l’Union Européenne fondés sur les évaluations menées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Quelques recommandations de consommation
Au quotidien, il existe quelques règles simples de consommation et d’utilisation de l’eau du robinet :
- laisser couler l’eau avant de la consommer lorsqu’elle a stagné dans les canalisations, de quelques secondes à une à deux minutes (en cas de stagnation prolongée, après plusieurs jours d’absence, par exemple) ;
- utiliser l’eau du réseau d’eau froide pour la boisson, la préparation ou la cuisson des aliments : une température élevée peut favoriser le transfert dans l’eau des métaux qui constituent les canalisations et la dégradation de la qualité bactériologique ;
- laisser l’eau du robinet dans une carafe ouverte pendant quelques heures dans le réfrigérateur pour éliminer un éventuel goût de chlore.
En l’absence de consignes particulières du responsable de la distribution, du maire ou de l’ARS (ou éventuellement du médecin pour les nourrissons), l’eau du robinet peut être consommée sans risque.