Antibiorésistance

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Antiobiotique

L’antibiorésistance est définie par l’inefficacité d’un antibiotique face à une infection bactérienne ciblée. L’administration répétée d’antibiotiques chez l’homme ou l’animal est responsable de l’augmentation des résistances bactériennes.

Les professionnels de santé peuvent se retrouver en difficulté pour traiter des infections aussi banales que les infections urinaires, la pneumonie ou la tuberculose en raison de la perte d’efficacité des antibiotiques

De plus, cette augmentation de l’antibiorésistance est source d’allongement des hospitalisations et de l’augmentation des dépenses de santé et de la mortalité1.

Les résultats de l’enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé (ENP) publiés par Santé Publique France le 26 mai 2023, montrent qu’un patient hospitalisé sur 6 recevait au moins un traitement antibiotique à usage systémique en 2022, soit une prévalence de 16,24%[1].

La prévalence des patients traités par antibiotiques a donc augmenté de 7,5% entre 2017 et 2022 ; les résultats incitent à poursuivre les actions de prévention des infections associées aux soins en les ciblant sur les infections les plus fréquentes et à renforcer les actions en faveur du bon usage des antibiotiques.

En 2022, le ministère chargé de la Santé a présenté, la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance

Les deux piliers de cette stratégie nationale sont, d’une part, les actions de prévention et contrôle des infections et, d’autre part, celles promouvant le bon usage des antibiotiques.

Cette stratégie en santé humaine s’inscrit dans la continuité de la feuille de route interministérielle 2016 pour la maîtrise de l’antibiorésistance et du programme national d’actions pour la prévention des infections associées aux soins (PROPIAS) de 2015.

Au niveau mondial, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la résistance aux antibiotiques « était l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé publique auxquelles se trouvait confrontée l’humanité »[1]  

5 objectifs stratégiques ont été planifiés par l’OMS[2] :

  • Améliorer la sensibilisation et la compréhension du phénomène de résistance aux antimicrobiens;
  • Renforcer la surveillance et la recherche;
  • Réduire l’incidence des infections à Bactérie MultiRésistante;
  • Optimiser l’usage des agents antimicrobiens;
  • Consentir des investissements durables pour combattre la résistance aux antimicrobiens.
 

Données régionales

En Occitanie, en 2022, la prévalence des patients ayant au moins un traitement antibiotique à usage systémique était de 16,47% soit légèrement supérieure à la moyenne nationale.

Le groupe technique régional coordonné par l’ARS a programmé de nombreuses actions pour répondre à ce défi : mise en place d’outils d’information, formation, téléexpertise, encouragement au déploiement des Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD), antibiogrammes ciblés, …

Ce groupe technique est composé des URPS, assurance maladie, ordres, infectiologues, CPIAS, OMEDIT, hygiénistes, référents en antibiothérapie.

Pour la ville : si on considère uniquement les régions métropolitaines, notre région est la 7e région la plus consommatrice d’antibiotiques, en 2021 Géodes - Santé publique France - Indicateurs : cartes, données et graphiques (santepubliquefrance.fr)

Actions régionales

L’ARS a inscrit la lutte contre l’antibiorésistance, la prévention et le contrôle des infections dans le projet régional de santé qui sera validé en novembre 2023.

Formations/informations

Actions effectuées ou à venir :

Cette action est proposée aux référents antibiotiques, hygiénistes, pharmaciens et représentants des usagers. Cette campagne était à destination des usagers et des professionnels, lors de la semaine du bon usage des antibiotiques fin novembre 2022. Trois Quiz en ligne ont été réalisés pour les Médicaux, Paramédicaux et Patients-usagers, ainsi que des tutos et des webinaires.

Perspectives : animation en 2023 d’une campagne similaire à celle proposée en établissements de santé en 2022 adaptée à la problématique du bon usage pour les personnes âgées notamment en ville et établissements médico-sociaux.

Dispositifs mis en place et accompagnés par l’ARS :

  • Le Centre Régional en antibiothérapie (CRATb) d’Occitanie, mis en place en 2022, 4 groupes de travail se sont récemment constitués sur :

La téléexpertise, les recommandations, la formation des référents en antibiothérapie et professionnels des CPTS et MSP, formation des collégiens, lycéens, enseignants et des étudiants des services en santé.

Le CRATb est composé d’1ETP de médecin infectiologue, de 0,3 ETP de médecin généraliste et de temps de secrétariat.

  • L’ARS Occitanie vient de publier un appel à manifestation d’intérêt pour la création de 5 nouvelles EMA (équipe mobile d'antibiothérapie) afin de couvrir l’ensemble de notre territoire.

Actuellement, 9 équipes sont en cours de mise en place sur : Montpellier, Béziers, Perpignan, Nîmes, Mende, Rodez, Auch, Tarbes-Lourdes, Toulouse. Ces équipes sont composées d’un temps d’infectiologue (0,2 ETP), de médecin généraliste (0,2 ETP), de pharmacien/biologiste médical ou infirmier (0,5 ETP) et d’un secrétariat (0,2ETP). Elles sont portées par le CH pivot d’un GHT.

Leurs missions sont stratégiques et cliniques.

Stratégiques : Etablir et coordonner la mise en place d’un plan d’action annuel de la stratégie de bon usage des ATB.

Cliniques : Répondre aux conseils : consultations, promouvoir les TROD, la vaccination.

Ces EMA interviennent sur les secteurs de la ville, hospitalier et médico-social.

  • L’ARS Occitanie, a mis en place 14 Equipes Mobiles d’Hygiène (EMH), ce qui assurent un maillage territoire régional. Ces équipes sont composées de professionnels de santé formés à la prévention et la gestion du risque infectieux. Au 31/12/2022, la répartition des effectifs en Occitanie était de 32,5 ETP d’Infirmiers hygiénistes et de 9,3 ETP de praticiens hospitaliers hygiénistes.

Réglementation et programmes :