Où en sommes-nous pour les Appels à Projet (AAP) du PRSE4 Occitanie ?
Catherine Cecchi, Présidente GRSE4 Occitanie, fait le point sur l’examen de la centaine de projets déposés et sur la sélection des 26 dossiers retenus
Le 23 mai 2024, les 18 membres du Comité de sélection se sont réunis en visioconférence. Nous nous sommes retrouvés, l'équipe projet composée de Jérôme Dubreil de l'ARS, de Christelle Delmon de la DREAL, des 15 membres du comité de sélection et de moi même, pour examiner les dossiers retenus, issus des 13 départements d’Occitanie.
101 dossiers dont 20 projets régionaux ou multi-départementaux ont été déposés.
Les structures porteuses les plus représentées sont les associations (68) et les Collectivités (16).
Les sujets proposés sont très variés : alimentation, qualité de l'air intérieur, maladies vectorielles, perturbateurs endocriniens, petite enfance, mobilité...
53 demandes concernent l'axe 1" Informer, former et éduquer à la santé environnement". Entre 15 et 19 demandes se répartissent sur chacun des 3 autres axes, "Promouvoir un urbanisme, un aménagement du territoire et des mobilités favorables à la santé" (axe 2), "Prévenir et limiter les risques sanitaires liés au milieu extérieur" (axe 3) et "Prévenir et limiter les risques sanitaires liés au milieu intérieur" (axe 4).
La sélection a été réalisée par plus de 30 instructeurs. Un instructeur régional et un départemental ont apporté un regard croisé sur chaque dossier. Une note globale moyenne a été attribuée et un classement a permis une sélection la plus objective possible. 26 dossiers ont ainsi été retenus : 16 issus d'associations et 10 présentés par des collectivités (EPCI, PAYS, PNR). 6 projets ont été écartés car non recevables.
Le budget nécessaire pour financer tous les projets déposés s’élevait à plus de 4 millions d’euros. Il a donc fallu, pour les quatre financeurs que sont la DREAL (200 000€ sur 2 ans), l'ARS (400 000€ sur 2 ans), l'ADEME (200 000€ sur 2 ans) et la DRAAF (90 000€ sur 2 ans) faire des choix en fonction de la pertinence des thèmes en relation avec les besoins des territoires. Certains projets dans la continuité de projets déjà soutenus par le PRSE 3 pourraient voir leur financement pérennisé par un contrat pluriannuel d'objectif et de moyen (CPOM).
Il est à regretter que peu de projets aient été proposés en relation avec l’axe 2 : Urbanisme favorable à la santé. Si c'est un thème qui touche le quotidien des habitants et des collectivités comme par exemple activité physique, eau, aménagement paysagé des villes, habitat, îlots de chaleur et de fraicheur…. c'est un thème qui reste encore parfois difficile à appréhender dans sa transversalité pour les porteurs de projets et par les nombreux acteurs qui y contribuent.
Peut-être faut-il encore laisser le temps aux acteurs de terrain de s'en emparer, en particulier dans le cadre des Contrats Locaux de Santé (CLS). Pour cela, des indicateurs pertinents en Santé Environnement doivent être intégrés aux CLS. Ils permettront aux Collectivités de s'appuyer sur des données quantitatives pour la mise en place de politiques publiques en matière d’Urbanisme Favorable à la Santé Environnement.
Un grand merci pour ce travail aux membres du comité technique et à tous les acteurs de terrains pour la richesse de leurs projets et pour leur dynamisme.
Un premier outil de détection précoce des pollens en Occitanie
La région Occitanie connait chaque année une période de pic pollinique en mai et juin, dû aux émissions de pollens des graminées, perturbant des milliers d’habitants. Afin d’anticiper les pics de pollens et éviter leurs désagréments, un premier pollinarium a été implanté en 2024 dans le domaine de Grammont à Montpellier. Soutenu par l’ARS Occitanie, ce pollinarium a pour but d'informer le plus tôt possible les personnes allergiques des émissions de pollen.
Fonctionnement et enjeux d’un pollinarium
C’est un jardin d’observation entretenu par les agents de la ville, où sont plantées les principales espèces allergisantes des environs. Tous les jours, des jardiniers municipaux observent les différentes espèces et enregistrent les informations de débuts et fins d’émissions de pollens. Ces alertes sont aussitôt transmises par newsletter gratuitement aux personnes abonnées qui peuvent démarrer leur traitement au bon moment, c’est à dire avant l’apparition des symptômes, et l’arrêter dès la fin d’émission de pollens. Les informations issues du Pollinarium sont également précieuses pour les médecins généralistes ou allergologues, afin de conforter un diagnostic et envisager un projet thérapeutique adapté (corrélations faites d’une année à l’autre par le médecin entre les débuts de symptômes allergiques chez un patient et le début d’émission de pollen chez une ou plusieurs espèces allergisantes suivies au pollinarium).
Période d’essai en cours au pollinarium de Montpellier
Il existe déjà une vingtaine de pollinarium en France et celui de Montpellier, premier dispositif de ce type en Occitanie, est soumis comme les autres à une période d’essai d’un an. Durant cette année, les jardiniers sont formés à l’observation des émissions de pollens et à l’entretien du pollinarium. Les professionnels de santé peuvent ensuite valider les informations grâce à leur retours cliniques. Ce pollinarium diffusera ses premières alertes pollen en janvier 2025 au plus grand soulagement des habitants allergiques !
D’autres projets de pollinariums sont en cours sur la région. Pour en savoir plus sur ces dispositifs et s’y inscrire rdv sur :
Christelle Delmon (DREAL) et Jérôme Dubreil (ARS) présentent les missions et l’avancement des travaux pilotés par l’équipe projet PRSE 4.
Vous êtes chargés de mission pour le Plan Régional Santé Environnement de la région Occitanie, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre mission en quelques mots ?
CD : Je suis chargée de mission sur les risques sanitaires et environnementaux à la DREAL Occitanie, en charge du copilotage du PRSE. Il s’agit de travailler en réseau avec les différents acteurs régionaux en santé-environnement afin de mettre en œuvre des actions en vue de sensibiliser le plus grand nombre aux impacts de l’environnement sur la santé.
JD : Je suis ingénieur du génie sanitaire à l’Agence Régionale de Santé au sein du pôle santé environnementale de la Direction de Santé Publique. Ma mission consiste à piloter en collaboration avec la DREAL, la politique en matière de santé environnementale pour l’Occitanie : il s’agit de définir en concertation avec une multitude d’acteurs une feuille de route pour les années qui viennent et d’en assurer la mise en œuvre et le suivi. L’idée étant de prévenir les risques pour la santé des populations en lien avec des facteurs de risques environnementaux liés à la qualité de l’eau, de l’air, de l’habitat et des divers milieux tout en prenant en compte les effets du changement climatique et la notion d’une seule santé qui doit pousser à décloisonner les acteurs de la santé humaine animale, de la protection de l’environnement et des végétaux ….
L’année 2023 a été marquée par les travaux d’élaboration du nouveau PRSE. Que retenez-vous de cette phase d’élaboration ?
CD : L’année 2023 a permis d’impulser une nouvelle dynamique en mobilisant les acteurs de la santé-environnement pour construire le PRSE 4. Cela s’est traduit par deux journées de rencontres plénières en février et novembre, ainsi que des ateliers thématiques d’échanges au printemps qui ont abouti à la rédaction des objectifs et mesures du nouveau plan à l’automne. Ces journées ont été riches en échanges et ont permis aux membres de la communauté santé-environnement de mieux se connaître pour travailler ensemble.
JD : j’ai repris cette mission au 1er janvier et le 14 février se lançaient les travaux d’élaboration du PRSE avec une première réunion du Groupe Régional Santé Environnement et l’organisation des ateliers d’écriture en suivant. Autant vous dire qu’il a fallu rapidement mettre le pied à l’étrier…
De cette phase d’élaboration, je retiendrais la diversité des acteurs qui composent le GRSE, leur motivation, leur engagement sur ce sujet qui fait l’objet d’une préoccupation grandissante du grand public. Cette diversité témoigne également que « c’est bien l’affaire de tous », et que l’on peut être acteur d’évolution en tant que consommateur, citoyen actif, parent, élus….
Le PRSE 4 vient d’être publié. Comment va se dérouler cette première année de mise en œuvre ? Quels sont vos objectifs ?
CD : Le PRSE 4 a été adopté fin décembre 2023. L’année 2024 va être consacrée à la mise en œuvre des 10 objectifs et 28 mesures qui ont été définis au travers de 4 axes. Nous travaillons avec les copilotes d’objectifs à la déclinaison de ces mesures en actions opérationnelles. Par exemple, des actions de formation et des rencontres régionales sont organisées sur les thèmes « Eduquer dehors » ou la sensibilisation aux perturbateurs endocriniens par le Réseau Éduquer en Santé-Environnement Occitanie (R2ESE), et un projet d’école universitaire en santé environnementale est porté par l’Université de Montpellier.
JD : Par ailleurs, nous avons organisé le premier appel à projets du PRSE 4 (2024-2026) pour soutenir les actions innovantes dans les territoires.
Dans le cadre de cet appel à projets, nous avons reçu 101 projets que nous avons instruit avec des regards croisés entre chargés de missions thématiques de niveau régional et acteurs départementaux de terrain qui sont chargés de l’animation territoriale et qui suivront ces projets dans leur mise en œuvre. L’idée étant de retenir les projets les plus innovants en termes de modalités d’intervention, du sujet ou bien encore du territoire et de la cible retenus. Une attention particulière a également été portée en matière de couverture géographique de la région qui se révèle être finalement assez disparate en termes de présence et de dynamique des acteurs locaux en santé environnement. On remarque également une proportion plus importante de projets portés par les collectivités que pour les précédentes éditions.
Quels sont les principaux défis auxquels le PRSE doit faire face pour sa mise en œuvre ?
CD et JD : Il s’agit tout d’abord d’en faire un plan qui apporte des réponses aux enjeux des territoires et qui réussit à faire émerger et à soutenir des initiatives locales coconstruites avec les collectivités, les associations et les acteurs de prévention.
Un des défis majeurs est de réussir à impliquer encore plus les territoires sur ces enjeux pour lesquels ils disposent de leviers d’action importants (aménagement du territoire, urbanisme favorable à la santé, logement, cohésion sociale…) et auxquels la population est de plus en plus attentive…il peut s’agir d’un facteur d’attractivité important pour les collectivités…
Qualité de l’Air Intérieur et radon :
Des réunions sont programmées et d'autres en cours de programmation :
- Le 5 juillet : organisée par la PMI du Tarn à Albi, à l'attention des crèches et halte-garderies,
- Les 19 et 24 septembre dans le Tarn : organisée par la DDT 81 à l’attention des gestionnaires de bâtiment soumis à la réglementation de surveillance de la QAI, en partenariat avec la DREAL et l'ARS 81.
- 4 réunions à programmer en septembre ou octobre en Lozère, seront organisées par la DDT 48 en partenariat avec la DREAL et l'ARS 48
Campagne de prévention « Bon été, bons réflexes ! » :
Programme de la tournée estivale #BonÉtéBonsRéflexes en Occitanie
Journée annuelle du GRSE : le 10 octobre à Narbonne