Depuis la rentrée 2023, les collégiens, en classe de 5eme, peuvent se faire vacciner gratuitement au sein de leurs collèges pour assurer une meilleure protection contre les cancers liés aux papillomavirus humains (ou HPV : Human Papilloma Virus). Un accord parental est nécessaire.
En Occitanie près de 9200 familles ont choisi la prévention
En Occitanie, la campagne de vaccination a démarré en octobre (dans les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Orientales et le Tarn). Elle se déroulera jusqu’à mi-décembre pour tous les collégiens concernés des 596 collèges des Académies de Montpellier et de Toulouse. Son organisation est coordonnée par 16 centres de vaccination qui peuvent selon les cas s’appuyer sur des équipes de professionnels de santé libéraux des maisons de santé, des associations ou des communautés professionnelles territoriales de santé. Objectif : réaliser le schéma complet de la vaccination HPV (2 injections à intervalle d’au moins 6 mois) au cours de cette même année scolaire. A ce jour dans notre région, 9174 familles ont choisi la prévention par la vaccination pour leur enfant et donné leur accord via le formulaire électronique d’inscription (777 refus numériques). Dans le cadre de cette campagne de vaccination en milieu scolaire, 1794 doses ont déjà été administrées. La deuxième phase de cette campagne de vaccination aura lieu en mai-juin 2024 pour respecter le délai de 6 mois entre 2 injections.
Cette vaccination HPV peut également être administrée en secteur libéral, par un médecin, un pharmacien, un infirmier ou une sage-femme. Depuis juin 2023, on constate une nette augmentation des vaccinations HPV dans ce cadre : plus de 18 000 doses de vaccins HPV ont été délivrées dans notre région entre juin et octobre 2023.
Une couverture vaccinale qui reste insuffisante
La couverture vaccinale progresse mais elle reste très inférieure à l’objectif fixé par la stratégie décennale de lutte contre le cancer avec plus de 80% de couverture vaccinale d’ici 2030. A ce stade, cette couverture vaccinale des jeunes demeure très insuffisante au regard de la protection qu’elle offre pour leur santé future. En Occitanie, elle n’était en 2022 pour les filles que de 45 % pour une couverture 1 dose seulement et 40 % pour le schéma vaccinal complet. Cette recommandation très récente pour les garçons (2021) n’a bénéficié à ce jour qu’à 12 % d’entre eux (Couverture 1 dose).*
Les vaccins contre les cancers sont extrêmement rares : la vaccination contre les HPV est l’une des seules vaccinations existantes contre les lésions précancéreuses et les cancers. Faire vacciner son enfant dès 11 ans, c’est garantir une plus grande efficacité du vaccin. C’est une vaccination préventive : il est indispensable de protéger les adolescents avant qu’ils ne soient infectés.
*Source Santé publique France > données au 31/12/2022 – BSP Vaccination Avril 2023
Les HPV sont des infections sexuellement transmissibles parmi les plus fréquentes, contractées généralement au tout début de la vie sexuelle, même sans pénétration. 80 % des hommes et des femmes seront infectés à un moment de leur vie. Ces virus sont responsables chez la femme comme chez l’homme de verrues anogénitales, de papillomatoses respiratoires récurrentes, de lésions pré-cancéreuses et de cancers. Si les infections à HPV disparaissent généralement en un ou deux ans, elles peuvent persister dans 10 % des cas et évoluer vers un cancer (col de l'utérus, vagin, vulve, anus, pénis, sphère ORL).
Il existe près de 200 types de HPV dont 12 sont cancérigènes
Ces maladies concernent majoritairement les femmes avec 4 600 nouveaux cas de cancer par an (HAS, 2019). 100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections liées aux HPV.
Plus de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes, soit 1800 nouveaux cas de cancer par an.S’ajoutent à ces cancers des lésions pré-cancéreuses.
- La vaccination contre les HPV est recommandée depuis 2007 chez les filles de 11 à 14 ans, et préconisée chez les garçons depuis janvier 2021.
- Le vaccin anti-HPV est efficace et prévient jusqu’à 90% des infections HPV à l’origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers.
- Les vaccins contre les cancers sont extrêmement rares : la vaccination contre les HPV est l’une des seules vaccinations existantes contre les lésions précancéreuses et les cancers.
- Depuis + de 10 ans,+ de 6 millions de doses de vaccins ont été prescrites en France
(+ de 300 millions dans le monde). Les surveillances mises en place au niveau international et les résultats d’études spécifiques ont confirmé leur excellent profil de sécurité, reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). - Cette vaccination est recommandée en France depuis 2007 pour les filles et depuis 2021 pour les garçons
Faire vacciner son enfant dès 11 ans, c’est garantir une plus grande efficacité du vaccin. C’est une vaccination préventive : il est nécessaire de protéger les adolescents avant qu’ils ne soient infectés.
Les vaccins ne protégeant pas contre tous les HPV responsables des cancers du col, la stratégie de prévention globale du cancer du col de l’utérus s’appuie sur une complémentarité entre vaccination et dépistage par prélèvement cervico-utérin. Cet examen de dépistage doit être réalisé à intervalles réguliers chez les femmes vaccinées ou non, à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans.
Depuis 2018, un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus a été mis en place.
La couverture vaccinale en France est insuffisante et préoccupante d’un point de vue de santé publique.Si la vaccination des filles reste prioritaire,la vaccination des garcons est un nouveau levier.
Chiffres-clés en Occitanie (au 31/12/2022) :
Couverture 1 dose pour les filles de 15 ans : 45%
(France : 47,8%)
Couverture 2 doses pour les filles de 16 ans :
40% (France : 41,5%)
Couverture 1 dose pour les garçons de 15 ans :
12% (France : 12,8%)
Pour un schéma vaccinal complet :
- 2 doses nécessaires entre 11 et 14 ans
- 3 doses nécessaires entre 15 et 19 ans (rattrapage)
Une campagne de vaccination à l'attention des collégiens filles et garçons va être lancée dès la prochaine rentrée. Elle sera proposée à tous les élèves de 5ème, filles et garçons. Près de 70 000 collégiens sont concernés en Occitanie. La vaccination est prise en charge à 100 %.
